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Journées d’étude Gide 2025

Appel à communications

Les 11, 12 et 13 juin 2025
à la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon

L’histoire de la pensée économique et philosophique sur les liens entre économie et environnement

Les prochaines Journées Gide porteront sur les liens entre l’économie et l’environnement analysés à la lumière de l’histoire de la pensée, de la méthodologie et de l’épistémologie économiques.

L’analyse économique des liens entre l’économie et l’environnement a connu des développements significatifs dans les dernières décennies, stimulés à la fois par les avancées dans le domaine de l’économie de l’environnement, de l’économie écologique, ainsi que dans les sciences environnementales en général. Si l’interaction entre l’économie et la nature se situe au centre des problématiques contemporaines, cette dynamique est l’aboutissement d’un riche héritage historique qui a marqué l’émergence et l’évolution du domaine. La richesse de ces réflexions passées, qui peuvent servir l’analyse contemporaine, reste encore à explorer. Les journées Gide 2025 doivent permettre d’établir un état des lieux des travaux déjà existants sur le sujet en histoire de la pensée, philosophie, sociologie et épistémologie économiques, tout en prolongeant ces travaux autour de trois axes en particulier.

D’un point de vue historique, il s’agira, pour mieux cerner l’origine des théories actuelles, de mettre en évidence le caractère ancien de la pensée sur les liens entre l’économie et l’environnement, en retraçant les différentes étapes de son développement. On pourra revenir sur la pensée d’avant 1920. Alors que les physiocrates raisonnent en termes d’abondance, les économistes à partir de Thomas Malthus mettent l’accent sur la rareté des ressources naturelles et l’idée d’état stationnaire. John Stuart Mill est par exemple souvent cité comme pionnier d’une tradition en économie écologique – remontant aux travaux de Herman Daly dans les années 1970 – qui porte spécifiquement sur l’état stationnaire (steady state). William Stanley Jevons a quant à lui énoncé son fameux paradoxe, encore appliqué aux réalités actuelles. À partir des années 1910-1920 naît l’économie environnementale, au sein de laquelle les problèmes environnementaux sont traités comme des défaillances de marché. Dans une perspective statique, l’économie environnementale renvoie à la monétarisation de la nature via les analyses portant sur les externalités négatives (ou sur les pollutions industrielles) et leurs évaluations (Arthur Cecil Pigou, Ronald Coase, etc.) ; dans une perspective dynamique, elle s’intéresse aux ressources naturelles et au changement climatique, au problème des ressources non renouvelables (pétrole, ressources minières), à la pollution engendrée par l’extraction des ressources naturelles, etc. Tandis que l’économie institutionnelle a fourni d’autres pistes de réflexion au sujet de l’interaction entre l’économie et l’environnement, une approche alternative de l’économie de l’environnement, l’économie écologique, naît dans la deuxième moitié du XXe siècle. Les contributions portant sur ces évolutions pourront tout autant avoir un caractère général que cibler une étape, une analyse ou un axe en particulier de l’histoire de la pensée sur les liens entre l’économie et l’environnement. De nouvelles pistes de réflexion sont à creuser sur le sujet. Citons notamment celle, encore inexplorée, d’une histoire longue de la monétarisation de la nature.

L’objectif de ce workshop est également de contribuer à une nouvelle histoire de la pensée économique et philosophique autour des thèmes de l’environnement et de l’écologie. Si l’histoire des idées met traditionnellement l’accent sur les perspectives et la démarche adoptées dans le cadre de l’économie de l’environnement, parfois dans le but de les renouveler, d’autres travaux s’attachent à proposer une histoire alternative, davantage en cohérence avec la perspective adoptée par l’économie institutionnelle et par l’économie écologique. Les communications visant à prolonger la démarche ainsi amorcée seront les bienvenues. Par ailleurs, un nouveau domaine potentiel à investiguer en histoire des idées est celui des liens existant entre la question des inégalités de genre et l’écologie, à l’instar de l’écoféminisme qui met en parallèle la domination des hommes sur la nature et celle qu’ils exercent sur les femmes.

Enfin, il sera question de tirer de l’histoire des idées des éléments susceptibles de servir les problématiques actuelles et d’éclairer les récents développements sur le sujet en économie, notamment dans le domaine de la politique économique. La monétarisation de l’environnement et l’intégration des contraintes climatiques dans les modèles économiques soulèvent des questions d’ordre éthique et méthodologique. Les défis environnementaux et climatiques actuels suscitent des recherches sur la distribution des risques entre pays développés et en développement et sur les inégalités intra et intergénérationnelles. Le rôle de la politique monétaire est également interrogé : par exemple, la monnaie peut-elle financer la transition environnementale ? Nous attendons des contributions qui adoptent une approche réflexive, en replaçant ces enjeux contemporains dans une perspective historique.

Format et calendrier des propositions

Chaque proposition de communication (en français ou en anglais) doit comporter au plus 600 mots, avec 5 mots-clés et 10 références bibliographiques maximum. Les présentations se feront en présentiel à la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon.

Les propositions devront IMPÉRATIVEMENT être déposées sur le site internet des journées Gide 2025 :

https://gide2025.sciencesconf.org

  • S’identifier ou créer un compte sur sciencesconf.org
  • Cliquer ensuite sur « Soumettre une contribution » (menu de gauche)
  • Contact : jegide2025@gmail.com

Les dates à retenir :

  • Date limite de dépôt des propositions de communication le 13 janvier 2025
  • Réponses aux propositions le 24 mars 2025
  • Envoi des textes définitifs le 16 mai 2025
Publication à l’issue des journées

Une sélection de communications fera l’objet d’une publication dans un numéro spécial de la Revue d’Histoire de la Pensée Economique (RHPE). Un appel à contributions sera diffusé à l’issue des journées. Vous serez invité à soumettre vos propositions d’article et entrer dans le processus d’évaluation habituel de la revue.

Conférence plénière

Une présentation liminaire sur le thème des journées sera donnée par Valérie Boisvert, professeure à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) de Lausanne.

Comité scientifique
  • Elodie Bertrand, ISJPS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Lucy Brillant, LEDi, Université de Bourgogne
  • Denis Claude, LEDi, Université de Bourgogne
  • Quentin Couix, ERUDITE, Université Paris-Est Créteil
  • Thomas Delcey, LEDi, Université de Bourgogne
  • Ludovic Desmedt, LEDi, Université de Bourgogne
  • Virginie Gouverneur, BETA-UHA, Université de Haute-Alsace
  • Alexandra Hyard, CLERSE, Université de Lille
  • Herrade Igersheim, CNRS, BETA, Université de Strasbourg
  • Agnès Labrousse, TRIANGLE, Sciences Po Lyon
  • Matthieu Llorca, LEDi, Université de Bourgogne
  • Antoine Missemer, CNRS, CIRED
  • Antonin Pottier, EHESS
Comité d'organisation
  • Lucy Brillant, LEDi, Université de Bourgogne
  • Thomas Delcey, LEDi, Université de Bourgogne
  • Virginie Gouverneur, BETA-UHA, Université de Haute-Alsace
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